La perfection

Publié le par Edie S.

Je ne suis pas parfaite.
Et je ne prétends pas l'être. Je ne veux même pas.

A une époque, la perfection était une sorte de diktat que je m'imposais : bien coiffée, bien habillée, bien maquillée, rien ne dépasse, rien ne se laisse deviner.
C'était une nécessité pour moi. Le besoin insatiable de lire l'approbation, l'admiration, le contentement dans le regard des autres.
Besoin de plaire à tout prix, quitte à ne plus être soi-même...
Je m'étais perdue dans cette quête impossible de la perfection. Je ne savais plus dissocier la moi théâtrale, sûre d'elle voir arrogante de celle que j'étais réellement.
Ce besoin éperdu m'a conduit à la parano : "Pourquoi je ne lui plais pas? Comment se fait-il qu'elle ne m'apprécie pas?"
Au point que si il arrivait quelquechose dans mon entourage, je pensais systématiquement que j'entrais en cause : "Elle ne m'a pas dit bonjour ce matin? Je lui ai dit quelquechose qui ne lui a pas plu... Il ne veut plus me revoir? J'ai dû faire ou dire une chose qui l'a vexé".

Alors, le personnage si sûr de lui a perdu de sa splendeur, et l'autre est entré dans ma vie. Il a tout rasé sur son passage, tout remis en cause, tout détruit pour mieux reconstruire.
J'ai dû apprendre à me montrer telle que je suis, à effacer certains réflexes, à lâcher prise sur mes convictions, à laisser peu à peu apparaître l'autre personnage, l'autre moi.

Cela n'a pas été sans mal, car les réflexes reviennent vite et la facilité est telle qu'on replonge facilement vers le côté "obscur" (si vous me permettez d'emprunter ce terme à un des chefs d'oeuvre cinématographique de science fiction du XXème siècle) : on endosse l'habit de lumière, celui qui rend sûr de soi, qui permet toutes les audaces et puis on se rend vite compte que les personnes en face de vous n'attendent et ne s'attendent QUE à ce personnage-là.

Et c'est là que le drame intervient : on est entouré de gens qui ne vous connaissent pas et ne vous apprécient pas pour ce que vous êtes vraiment, parce que nous n'êtes pas vraiment vous (notez le magnifique jeu de mots).
Et cela conduit irrémédiablement à l'échec : professionnel, sentimental, familial, amical...

Aujourd'hui, je ne veux plus être ce personnage-là, même si parfois il resurgit sans qu'on s'y attende.
Je veux être moi, et être fière de moi, avec mes faiblesses et mes forces (eh oui, malgré les apparences, j'ai de la force en moi) et que les autres m'aiment pour tout ça.

Sur ce...

Publié dans Pensées

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